Cliché ou réalité ?

Le vrai du faux du Donjon de Rouen

Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur le Donjon et les châteaux forts, démêlez le vrai du faux, entre histoire et préjugés.

Vrai

Au fil des siècles, la tour maîtresse du château s’est vue attribuer une multitude de noms. La principale tour du château s’est ainsi appelée successivement la Grande Tour, la Haute Tour, la Grosse Tour, la Tour du Château, le Donjon, la Tour du Donjon et plus récemment la Tour Jeanne d’Arc !


Faux

Contrairement à une croyance tenace, Jeanne d’Arc n’a pas été retenue captive au sein du Donjon. Elle était enfermée dans une autre tour du château ; la tour dite « de la Pucelle » dont les vestiges subsistent au 102 rue Jeanne d’Arc. Durant sa captivité, Jeanne d’Arc a toutefois été conduite dans le Donjon. Le 9 mai 1431, c’est dans ce lieu qu’elle a été menacée, en vain, de torture. Une plaque présente au rez-de-chaussée de la tour rappelle d’ailleurs cet épisode historique.


Faux

S’il existe bien un patrimoine souterrain à Rouen, aucune galerie souterraine ne mène au Donjon de Rouen. Seul le puit de 10m de profondeur relie le cœur du donjon à un bassin artificiel destiné à recevoir les eaux de l’aqueduc souterrain de la source Gaalor. Ressource indispensable en cas de siège, le réseau d’eau de Rouen est décrit en détail dans le livre des fontaines de Jacques Lelieur.

Bien des « légendes » alimentent pourtant cette croyance. L’une d’elles évoque la possible fuite de responsables nazis par ces accès à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ce passage aurait ensuite été bétonné pour ne laisser aucune trace.


Vrai

Durant l’occupation, la tour a été réquisitionnée par l’armée Allemande. En 1944, celle-ci a profité de ses murs épais, pour la transformer en bunker. Les traces de camouflage rouge terre sur ses murs extérieurs ont été peintes pour protéger le bâtiment. Elles sont encore visibles aujourd’hui notamment au-dessus de sa porte d’entrée principale. Afin de rendre la tour quasi-indestructible aux attaques aériennes, une dalle en béton armé a été installée au 3e étage, sous la charpente en bois de son toit en poivrière. Cette dalle a une épaisseur de 1,70 m. Elle est toujours visible aujourd’hui.